Hommage à Paulette GUINCHARD

Publié le : , par  Administrateur

Une page de l’histoire des associations de Besançon, et de fait de RéCiDev, s’est refermée avec le décès de Paulette Guinchard.

RéCiDev a vingt-cinq ans cette année. Au début, personne ne trouvait de pertinence à nos propos sur la solidarité internationale et encore moins sur l’Education au développement. Nous n’avons jamais été attachés à aucune coterie politique. La première élue locale à nous prêter une oreille attentive, ce fut elle, Paulette. Les autres ne nous voyaient même pas. Peut-être que, sans elle, on n’aurait pas poursuivi.

En tant que députée, Paulette siégeait à la commission des affaires étrangères de l’Assemblée et l’intérêt qu’elle nous a porté a été décisif pour la suite. C’est elle qui nous a permis d’obtenir en 2000, le local associatif que nous occupons encore aujourd’hui. En 2003 et 2004, elle a trouvé un financement spécial auprès du ministère pour notre concours intitulé Bouge ta planète ! C’était un événement novateur au niveau national. L’objectif était que les jeunes de la région qui revenaient d’un projet de solidarité internationale soient amenés à y réfléchir à nouveau et puissent mettre en place les conditions de sa poursuite par d’autres. Chaque fois que nous avions un petit souci, une inquiétude, nous passions à sa permanence de députée à Palente. Nous y trouvions toujours un motif de continuer. Il y a des êtres qui savent rendre leur simplicité aux choses. Elle était pour nous un peu comme une fée.

Elle devait être convaincue que la grande histoire devait se nourrir des besoins de chacun. Beaucoup de nos amis avaient milité avec elle bien avant. Un jour, elle nous a expliqué comment elle avait eu l’idée de l’Allocation personnalisée d’autonomie, l’APA. Les difficultés de son propre père, entrant dans les problèmes liés à l’âge, devaient se poser tous les jours et partout sur notre territoire. La solidarité était un éternel chantier. C’était une leçon lumineuse de citoyenneté.

Nous lui avons demandé un jour si elle pouvait intervenir pour aider un de nos salariés, qui avait un statut de réfugié politique. Sa femme et sa fille étaient « empêchées » de venir le rejoindre. L’employé local du consulat chargé des visas exigeait un bakchich et, par principe, il était hors de question de payer. Paulette nous a dit « jamais je ne pourrai croire qu’un agent de la France se comporte ainsi ». C’était sans doute un signe d’une grande honnêteté. C’est une intervention directe du haut commissaire des nations unies aux réfugiés qui a débloqué la situation.

Même lorsqu’elle était Secrétaire d’État, elle répondait toujours à nos invitations. Si nos événements avaient lieu le samedi, nous étions sûrs qu’elle serait parmi nous. Nous étions à peu près persuadés qu’elle nous faisait une faveur particulière. Elle nous a fait comprendre par la suite qu’elle consacrait ses week-ends à courir d’une association à l’autre. Un jour, lors d’une assemblée générale de RéCiDev, elle nous a dit qu’elle ne serait dorénavant plus si disponible car elle devait penser à elle aussi. Nous avons toujours respecté son besoin de repos. Elle a accompagné notre association vers la maturité et nous l’en remercions.

Patrice BERNARD, président de RéCiDev

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